Dans de nombreux pays, l'agriculture biologique n'est que très récemment sorti de sa marginalité. Face à un tel contexte, les recherches dans ce domaine se sont développées. Le but de ce papier est d'étudier les orientations prises en Europe, ainsi que les moyens et méthodes affectées. La recherche en agriculture biologique a traditionnellement été réalisé pour et par les agriculteurs, essentiellement à partir de stations expérimentales spécialisées (ex : oberwill en Suisse). L'implication récente des états et le redéploiement de fonds ont conduit à définir de nouvelles priorités. Plusieurs éléments sont alors à prendre en considération. Ainsi les acteurs ont des attentes différentes. Par exemple, les agriculteurs sont plus intéressés par la productivité et le prix de vente des produits non transformés, les consommateurs par la disponibilité, la qualité et le prix d'achat des produits, les distributeurs par la constance et l'approvisionnement des produits bio alors que les chercheurs se focalisent sur leur domaine d'expertise. Par ailleurs, les états, déployant des fonds limités, ont pris conscience de l'intérêt de travaux de recherche plus appliquée dont l'application sur le terrain est directe. Ainsi pour un état, il peut paraître plus avantageux financièrement d'effectuer un transfert de technologie ou de privilégier la recherche appliquée dont les bases proviennent de travaux fondamentaux réalisés et financés par d'autres états. Une spécificité de l'agriculture biologique est la prédominance de l'approche globale. Cette approche expose une méthodologie spécifique (approche pluridisciplinaire à l'échelle de l'exploitation) induisant des coûts de recherche importants. La plupart des travaux effectués sont alors effectués à l'échelle de l'exploitation. Il est difficile de définir les priorités définies par les états, qui tiennent avant tout au contexte. Dans les pays récemment impliqués (ex : France), nombreux projets portent sur l'amélioration des conditions techniques et notamment sur la gestion des éléments fertilisants, le contrôle des adventices et la fertilité des sols. A l'inverse, dans les pays traditionnels impliqués (ex : Autriche), sont abordées, d'une part, les questions des enjeux politiques et environnementaux liés à l'agriculture biologique et, d'autre part, les questions de mise en marché. Globalement, les fonds affectés à l'agriculture biologique sont dissociés des budgets de recherche pour l'agriculture conventionnelle; l'agriculture biologique est de nos jours sentie, d'une part, comme une menace pour l'agriculture conventionnelle et, d'autre part, elle est considérée comme spécifique dans ses objectifs et moyens nécessaires.

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